Expériences Téléphoniques
Comme beaucoup d'ados (à mon époque en tout cas) je passais des heures au téléphone. Et à l'époque les appels sur les fixes (on n'était pas encore à l'ère du portable !)(ça me rajeunit pas tout ça !)(et toi non plus je te signale !) n'étaient pas illimités !
Donc je voyais mes copines au bahut (si t'as compris ce mot-là tu t'es trahi !) toute la journée et en plus le soir on s'appelait, pour un débrief de la journée, une planif du lendemain ou je ne sais quel secret d'état hyper urgent à se raconter. Autant te dire que nos parents respectifs s'arrachaient les cheveux de nous voir passer autant de temps au bout du fil.
Plus tard le téléphone nous a bien servi à NiouzDad et moi lorsque nous sommes rencontrés puisque nous vivions à quelques 800km l'un de l'autre et qu'il était de plus parti 2 semaines dans les îles peu après notre rencontre. Grâce au téléphone (et à mes parents qui avaient Tout Compris), nous avons passé de nombreuses heures à faire connaissance (jusqu'à 5h/jour pendant son fameux voyage) puis à échanger des mots d'amour par la suite.
Mais curieusement aujourd'hui le téléphone est un moyen de communication que je déteste.
Je n'aime pas parler au téléphone, avoir de longues conversations téléphoniques et je préfère voir les gens pour réellement discuter, ou encore les mails ou SMS pour échanger des infos, des idées et réserver la "ligne téléphonique" à des appels rapides et concis ("on se retrouve à telle heure à tel endroit", "j'arrive", "je suis en retard", "je voudrais prendre un rdv avec untel, tel jour à telle heure", ...).
En plus il y a certaines personnes dont j'ai du mal à comprendre l'élocution au téléphone et selon l'importance et la gravité du sujet abordé je n'ose pas faire répéter et j'ai peur de passer à côté de ce que mon interlocuteur veut me dire.
D'ailleurs je suis très mal à l'aise au téléphone :
L'autre jour les enfants étaient à peu près calmes et j'avais quelques coups de fil à passer :
Appel n'1 : je souhaite contacter une amie chez son père, puisque c'est là qu'elle séjourne temporairement. Je tombe sur lui, qui m'informe qu'elle n'est pas là.
Après le classique "bonjour, c'est NiouzMum, vous allez bien ? (...) pourrais-je parler à MonAmie ?" je ne sais plus quoi dire pour ne pas mettre fin de façon impolie à la communication. Il me demande gentiment des nouvelles des enfants mais je ne me vois pas développer sur le sujet et m'étaler alors je reste succincte puis fini par re-tenter un "et vous ça va ?" tout en sachant qu'il ne va pas me raconter sa vie non plus !
Appel n'2 : je veux rappeler ma belle mère qui m'avait laissé un message pour prendre des nouvelles de mes brûlures. Je tombe sur mon beau père à qui j'explique le tout juste pour ne pas être impolie à lui dire "belle maman n'est pas là ? Tant pis je rappellerai !" mais au final je lui ai fait perdre son temps à raconter mon histoire qu'il a lui aussi écoutée par politesse !
Appel n'3 (rassure-toi y'en a plus qu'un après ;0)) : j'appelle mon neveu pour prendre des nouvelles de ses brûlures. Il me dis comment il se sent, on compare ce qu'on ressent puis je lui passe MiniLui, à qui il passe sa sœur, et mon neveu demande à me reparler : "je voulais te dire que c'est gentil d'avoir appelé pour prendre de mes nouvelles !". C'était très aimable et gentil de sa part d'avoir repris le combiné pour me dire ça mais ... ça m'a mise super mal à l'aise de ne savoir quoi répondre à ça ... J'ai vaguement tenté de bafouiller un "de rien" où "c'est normal" mais j'étais vraiment touchée.
Appel n'4, Last but not Least : une amie à qui j'avais laissé un message plus tôt dans la journée me rappelle. On prend un peu des nouvelles, se raconte nos actualités respectives (palpitantes en ce qui me concerne, vue ma vie sociale hypra développée en ce moment) mais justement comme je n'ai pas grand chose de "valable" et d'"intéressant" à raconter et que je préfère écouter ce qu'elle a elle à me dire, je ne suis là encore pas à l'aise, je ne trouve pas mes mots, me répète dans mes propos et comme à chaque fois dans ces situations de gêne je finis par utiliser de nombreuses fois le même mot ou la même expression (souvent un lieu commun d'ailleurs, pour rajouter à mon embarras) pour ponctuer mes phrases ("c'est pas évident" pour cette fois-là mais ça aurait pu être aussi "c'est clair", "c'est pas facile", "faut faire comme tu le sens", "on fait ce qu'on peut"), à tel point qu'elle a fini par me dire (pas méchamment mais je l'ai pris comme un "ras-le-bol" de mon expression récurrente à la con) "rien n'est évident au final ... Ni d'aller au boulot (et de laisser garder son enfant), ni de s'occuper de ses enfants toute la journée (avec tout ce que ça implique)"
Parfois j'ai l'impression d'être la Raphaël Mezrahi du téléphone !
Et sinon, toi, ça va ?